Philippe Péjo: Les primaires socialistes m’ont « tuer »
Affable et chaleureux et visiblement pas plus marqué que cela par son score dans la 11ème circonscription de Paris qu’il trouve même encourageant, Philippe Péjo nous accueille au siège du Parti radical, place de Valois à Paris : « J’ai obtenu 1,03% des suffrages exprimés, mais je préfère dire que 456 électeurs ont voté pour moi, ce qui, dans le contexte électoral actuel n’est pas si mal. ».
Car des élections, ce fonctionnaire parlementaire qui travaille actuellement au Sénat, en a vécu d’autres. Ancien conseiller ministériel, ancien chargé de mission au cabinet du maire de Paris Jacques Chirac, vice-président de la commission des affaires étrangères et européennes et plus spécialement en charge de la francophonie, Philippe Péjo a connu les soirs de victoire et les dimanches moins glorieux : « Je suis légitimiste. Par essence, le peuple a raison, même si les primaires socialistes, avec le tunnel médiatique qu’elles ont engendré, m’ont « tuer ». Le parti radical est le plus ancien parti de France, Jean-Louis Borloo et Rama Yade sont des figures marquantes de la politique, mais avec cette campagne électorale ininterrompue depuis plus d’un an, nous n’avons jamais eu d’espace médiatique. »
Ce bon vivant, à la carrure conséquente, qui anime le comité radical du XIVe arrondissement de Paris depuis plus de six ans, ne cache pas qu’il a adoré batailler sur le terrain, même s’il a parfois été dérouté : « Beaucoup d’électeurs étaient perdus avec le redécoupage de la circonscription. Les gens sur les marchés me demandaient où ils devaient aller voter. La plupart ignoraient totalement qu’Yves Cochet, le député sortant, avait déserté depuis six mois la circonscription pour aller se mettre à l’abri au Parlement européen à Strasbourg. »
Philippe Péjo ne cache pas qu’il trouve passionnnant, pour un mordu de politique comme lui, la sociologie très disparate du XIVe arrondissement. Tout en ignorant pour le moment si le Parti radical fera liste commune avec l’UMP ou liste séparée, il pense déjà aux municipales de 2014 : « Je serai candidat dans le XIVe arrondissement de Paris pour représenter le centre et la droite humaniste, républicaine et sociale. Je serai le candidat du rassemblement car le Parti radical a pour vocation d’aller au-delà des frontières traditionnelles ».
Même s’il sourit de la rivalité entre Valérie et Ségolène – « La Rochelle est une très belle ville !» – et s’il ne trouve pas grand-chose à redire aux débuts de François Hollande – « Les mauvaises nouvelles arriveront après les élections » -, Philippe Péjo, au niveau national, déplore « le virage humaniste raté à l’automne 2010 ». Si Nicolas Sarkozy, au lieu de reconduire François Fillon, avait misé sur Jean-Louis Borloo, « cet homme qui incarne la modernité républicaine en associant des gens qui ne se parlent plus », il est persuadé que le résultat final de la présidentielle aurait pu être bien différent. Et qu’à coup sûr, Jean-Louis Borloo aurait empêché les appels du pied répétés en direction du Front national.